Les chansons de Ludovic Gourvennec 

Septembre - Semaine 1 :

Nous commençons aujourd’hui un cycle de chroniques hebdomadaires consacrées chacune à un.e artiste ou groupe de la scène musicale française et francophone. En introduction cette semaine, on se demande ce qu’est une chanson.

Chacun, chacune les ressent au fil de ses écoutes personnelles, une, un, MAIS la chanson, condensé de l’existence, est universelle car elle provoque, elle engage, jeunesse lève-toi, la chanson énerve, parfois elle se répète, ou elle console, Maintenant je veux m'endormir une nuit sur son épaule, la chanson anticipe, tous les mêmes mais y’en a marre, la chanson précipite, ici tout le monde déraille, la chanson précipice, je t’offrirai les hautes lumières, elle attire, fait bouger des hanches, Rasputin ou Belinda ouahhh, ou la chanson donne à penser, elle est amoureuse, et elle offre des repères (je sais ce que j’écoutais quand je t’ai rencontré.e), étapes de nos vies (je sais ce que j’écoutais quand tu es né.e), de toutes les saisons, de l’été sans sommeil jusqu’à la déchirure aux périodes froides, Alors j'suis fier, si fier, si fier qu'on ait pu traverser l'hiver, la chanson nous endort quand elle est comptine, une chanson douce, et elle nous réveille quand elle est mutine, Quand le soleil entre dans ma maison, la force des chansons ouvre ses désirs dans les impasses et les moindres ruelles, même dans les forêts ou le petit bois de Saint-Amand, la chanson est là où on ne le croit pas, grandiose, une guitare deux voix, elle ne sait pas d’où elle vient, la chanson (comme les oiseaux) de passage, dis-moi encore que tu m’aimes, ou la chanson ancrage, science, une chanson oubliée, J’ai la mémoire qui flanche, ou cette chanson gravée dans l’inconscient, en fait la chanson est miroir, le vent nous portera, de nos vies, de nos envies, des mots magiques condensés, Comme le temps nous est compté j'irai camper sur tes lèvres pour m'endormir à t'écouter, de nos passés, si proches, ah souvenirs, comme j’étais en vie, de nos pensées, de nos fêlures, je ne t’ai jamais aimé.e, de nos usures, nos ruptures, comment est ta peine, nos engelures, de nos chocs, de nos flops, de nos délires, je veux balayer d’un soupir, le dark le mauvais sort, la chanson entre le trou noir Pourquoi, pourquoi ai-je touché ton corps ? Ce geste maladroit, je le regrette encore et l’espoir Alors le p’tit bonheur a fait sa guérison sur le bord de mon cœur y avait une chanson, la chanson en avant j’adore quand je marche, la chanson en arrière nous ne nous verrons pas demain, la chanson aussi et surtout de nos désirs, et grâce aux notes, dim dam dop, nous aurons do la si des souvenirs jusqu’à la fin de nos vies.  

La chanson nous relie, mais il semblerait bien que je vous aime, et elle nous délie, au revoir mon amour. Au revoir ?

La chanson, notre chanson, est unique, elle est tunique, blason, drapeau, elle est mon tricot, un petit pull marine au fond de la piscine, elle est à fleur de peau, Tout ça n'sert à rien, On a coulé l'île au lendemain, la chanson m’électrise, dans mes rêves on m’a tout pris, elle est la fête, je bois et puis je danse, l’affect, elle assène sans qu’on la contredise, et, polémique, un majeur brandi, ou un art mineur, elle revient toujours la colère, elle nous divise, nous divinise, hymne des foules sentimentales, c’est une canne, un appui, de l’aide pour vivre écoute-moi camarade, elle à nouveau est originale ou bien reprise, Compagnons des mauvais jours, je vous souhaite une bonne nuit, merveilleuse elle éclaire Ami entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines, elle vit, elle revit, se démultiplie, Motivés motivés on va rester motivés, à une voix, différente, à deux voix ou plusieurs, rossignols, tourterelles, enivrantes, ce n’est rien, tu le sais bien le temps passe ce n’est rien, la chanson me submerge quand viennent les visages et les souvenirs qui l’habitent, elle était si jolie, la chanson m’apaise, m’aide, Même pas peur, et me pousse vers demain, Voici les clés de ton bonheur il n’attend plus que toi, m’étouffe, m’éponge, le gouffre, falaise, Avec le temps tout se dénoue que s'est-il passé entre nous, me prolonge, quand on songe à tout ce qu’on a vécu je voulais te dire que je t’attends et ce qui vient devant nous les referons ensemble les vendanges de l’amour, elle nous éteint parfois, mais elle déteint, nous allonge, nous atteint, nous inonde, J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines, bref la chanson est liberté et poésie Pour cueillir en rêvant une rose des vents sur un rayon de lune.

La chanson, bien souvent, c’est une fulgurance qui nous pulvérise et qui pourrait faire dire à chacun.e d’entre nous, au-delà de ses failles, de ses faiblesses, mais fort.e de ses richesses et de ses si belles qualités, que nous, comme les gens qui doutent, nous sommes (écoutez ça, 1mn30 essentielle de pur bonheur) : « Beaux » (2021) 

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Bonne semaine !