Novembre - Semaine 3 

Les chansons de Ludovic Gourvennec 

Novembre - Semaine 3 :

Une certaine catégorie de la production française, celle qui ose et sort des chemins bien balisés, tend à générer régulièrement des œuvres originales, presque dérangeantes. Le groupe Mansfield.TYA en fait partie. Ses deux membres, Julia Lanoë et Carla Pallone, collaborent également avec d’autres structures ou groupes (Sexy sushi, Kompromat, etc.), ce qui semble leur offrir les conditions d’un renouvellement, selon lequel produire des disques représente un risque, une aventure, une odyssée, au sein desquels elles invitent d’autres artistes à les rejoindre. Elles disent de leur récent album, Monument ordinaire, qu’elles le conçoivent, même s’il est marqué par le deuil vécu par une des deux artistes, comme une « mélancolie heureuse ». En voici trois morceaux :

« Une danse de mauvais goût » (2021) / Magnifique chanson d’amour (« C’est le silence qui résonne, Tes silences, je les veux, Ici et dans ma tombe ») où apparaît la voix d’un des gars d’Odezenne (groupe que j’adore) qui vient complexifier l’ensemble dans sa polyphonie :

« Une danse de mauvais goût » (2021)

« Soir après soir » (2021) / Là, on est davantage dans les accents électro (qui montrent la diversité des options esthétiques d’une chanson à l’autre) :

« Soir après soir » (2021)

« Auf wiedersehen » (2020) / Clip gothique improbable qui met l’accent sur l’envie de se délivrer des carcans avec une tonalité féministe : 

« Auf wiedersehen » (2020)

Comme elles le disent dans un des Inrocks de février dernier, « on a la chance d’être nulle part, ni dans la chanson française, ni dans l’électro, ni dans la musique expérimentale. Par conséquent, on ne pense qu’à notre unique plaisir », ce qui constitue un postulat programmatique pas mal, non ?

Bonne fin de semaine à chacun.e.