MAI - SEMAINE 1
Salut à toutes et à tous,
Bon, je joue franc jeu et essaie d’être clair d’entrée : l’artiste de cette semaine, Julien Doré m’a au début un peu dérangé, énervé, horripilé, exaspéré – vous sentez la gradation ? – sans que je sache exactement si cela était dû à sa diction yaourteuse avec une sorte d’accent du sud mais bizarre, à sa coupe de cheveux volontairement foisonnante de Léo Ferré moderne ?, à sa voix et son incapacité de monter ou simplement de chanter, à ses textes un peu mièvres (« Sur la plage coco câline »…). Qu’il ait été révélé par l’émission La Nouvelle star pourrait être un élément supplémentaire à charge, mais certain.e.s avant lui sont passé.e.s par ce type de programme et ont ensuite plutôt réussi (cf par exemple Olivia Ruiz ou Camélia Jordana)… Lui-même a suivi les beaux-arts, donc…
Et puis il y a eu le premier confinement. L’isolement a-t-il eu sur lui (ou sur moi) un effet particulier, un processus nouveau s’est-il opéré au sein de cet être sensible, une révélation s’est-elle produite en lui ? Toujours est-il qu’il a ensuite sorti un album beaucoup plus convaincant, Aimée (2020), plus mature et aux créations plus abouties, selon moi, avec également des clips originaux (voire parfois poétiques et un peu surréalistes).
Trois titres pour l’illustrer :
« La fièvre » (2020) : belle rythmique, une mélodie efficace, de bons arrangements, des éléments textuels convaincants (« Le monde a changé / Il s’est déplacé / Quelques vertèbres »). /
« Nous » (2020) : Attention : ce n’est pas une reprise d’Hervé Vilar (« Nous, c’est une illusion qui meurt, d’un éclat de rire en plein cœur » c’était le bon temps de la poésie ah ah). Intéressant de voir qu’une chanson sentimentale (un couple qui se distingue du reste de la société) devient un clip assez étrange avec un cosmonaute et des dinosaures domestiqués :
« L’île au lendemain » (2020) : belle ballade très mélodieuse en compagnie de Clara Luciani, avec là encore un clip esthétique, en noir et blanc, un piano au milieu d’une rivière.
Bon week-end à toutes et à tous,