Les chansons de Ludovic Gourvennec 

Octobre - Semaine 1 :

L’artiste de cette semaine a un nom de banale voiture citadine, mais c’est une belle fusée supersonique : Clio. Sans révolutionner la planète, elle apporte une fraîcheur indéniable et une certaine nouveauté à la création récente. Textes bien écrits, mélodies harmonieuses et arrangements stylés (notamment le recours efficace au synthétiseur) : l’ensemble est convaincant, car, selon moi, elle opère un lien habile entre les époques. Dans ses chansons de 2020, on perçoit des échos musicaux (« Ai-je perdu le nord ») ou textuels (« Porque te vas ») des années 70-80, à l’image de groupes récents (par exemple Vidéoclub ou Vendredi sur mer).

Clio / Ai-je perdu le nord ? (2020)

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Magnifique chanson intemporelle d’aujourd’hui (ah ah), sur la perte des repères (partir ailleurs pour se retrouver ou se perdre ?), sur la solitude ou le besoin des autres, et qui pourrait figurer dans le film d’Ozon (« Eté 85 », si vous ne l’avez pas vu, n’hésitez pas à le découvrir, très belle réussite, avec une bande-son typique de cette époque). Cette capacité qu’a la nouvelle génération à s’imbiber des sons du passé est vraiment une qualité incroyable, bluffante, qui fonctionne super bien.  
Voici une chanson écho, « Stars de la pub » de la BO du film d’Ozon (« l’avion décolle sur les Champs-Elysées » ouh la la, le bond en arrière) :
https://www.youtube.com/watch?v=Ilstj_OIpAE 

« Amoureuse » (2019) :

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Belle chanson à la mélodie langoureuse et au texte implacable, nos sentiments sont profonds et en même temps futiles, forts et évanescents, et elle nous dit que l’amour est partout donc fondamental, et qu’il est la source de la créativité des artistes (il y a même un passage de Madame Bovary dans le clip, sauras-tu le trouver ?).  

« Porque te vas » (2019), reprise (transcrite en français) du classique indémodable de Jeannette, c’est très réussi (« Touche touche ma bouche / Laisse la sienne et prends la mienne » ouahhh) :

« Porque te vas » (2019)

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Et, dans l’esprit Vincent Delerm, voici une émouvante chanson sur Eric Rohmer et son style cinématographique si particulier (on revoit, dans le clip, fondé sur des archives, tant d’artistes si brillants des 50 dernières années, et c’est très touchant) :

« Eric Rohmer est mort » (2015) 

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Bonne semaine à toutes et à tous !