Les chansons de Ludovic Gouvennec 

Juin - Semaine 4 :


Il y a l’actualité des artistes plutôt récents qui connaissent un succès ponctuel et il y a les artistes qui produisent dans la durée, s’inscrivent dans le temps – et qui néanmoins publient aussi de nouveaux albums (ce qui n’est pas le cas de tous.toutes, certain.e.s se contentant de recycler leurs vieux succès).
 
Cette semaine, je voudrais évoquer Mylène Farmer, chanteuse qui s’inscrit dans le temps (elle a commencé dans les années 1980), qui aborde les styles (elle rassemble la variété – qui la caractérise principalement – l’hyperpop, le gothique, les grandes audiences et les concerts minimalistes …) et interroge les genres (car, en définitive, beaucoup de communautés se retrouvent dans son image ou dans ses chansons, dont les LGBT+).

Chanteuse volontairement mystérieuse, et dont le succès est incontestable (elle caracole en tête des ventes d’albums dans la scène française), elle s’est créé un personnage un peu énigmatique, provocateur et sensuel, en jouant à la fois sur une exposition médiatique peu fréquente mais très calculée, des textes souvent ésotériques aux sens multiples, des clips étonnants et érotiques (de type cinématographique qui ont marqué les années 90) et un univers musical envoûtant. Toutes ces caractéristiques ont contribué à en faire une sorte de référence incontournable, selon un spectre assez large, des ados d’aujourd’hui ou d’hier, aux communautés homosexuelles en passant par la scène techno. « J’ai l’impression qu’elle nous parle particulièrement aujourd’hui car nous sommes à un moment où les minorités sont en train de prendre le micro, et Mylène a toujours été engagée sur les minorités queer, en contournant la censure avec des messages subversifs et des jeux de double sens » explique Luc Bruyère dans les Inrocks de décembre 2022.

 

Si son œuvre est assez fournie, trois chansons paraissent se distinguer (dont les clips – emblématiques de leur époque – sont réalisés par Laurent Boutonnat) et contribuer au fait qu’elle soit devenue progressivement une sorte d’icône :

« Libertine » (1986)

Clip érotique et très cinématographique de près de 11 mn, qui semble un peu inspiré indirectement du film Barry Lyndon de Stanley Kubrick, et qui s’interrompt au milieu pour une scène plus que sensuelle. Texte provocateur pour l’époque : « Je suis libertine, je suis une catin » : 

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« Sans contrefaçon » (1987) 

Très beau clip à nouveau cinématographique en noir et blanc – et gris rouge – au texte sans équivoque (« Sans contrefaçon, je suis un garçon » / « Je suis caméléon ») :  

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« Désenchantée » (1991) 

Arrangements aux forts accents de synthétiseurs pour cette chanson désormais emblématique dont le texte « ancien », aux forts accents de résilience, retrouve aujourd’hui une perspective nouvelle, totalement d’actualité, et qui parle vraiment aux jeunes générations / Pomme, que j’ai vue en concert, reprend d’ailleurs cette chanson sur scène, au grand plaisir du public : 

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Mylène Farmer a sorti en novembre 2022 un album, qui mixe modernité et ambiance années 80. La production est conforme à ce que l’on connaît d’elle, efficace, mais sans vraiment de surprises, avec de textes assez simples, selon moi. Mais, l’effet revival risque de fonctionner à plein, et pourquoi pas, finalement… :

« Rallumer les étoiles » (2022) 

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« Bouteille à la mer » (2022)  

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