JANVIER - SEMAINE 1
Les chansons de Ludovic Gourvennec
Janvier - Semaine 1 :
Salut à toutes et à tous,
L’artiste de cette semaine, à ses débuts, je ne l’ai pas trop kiffé (comme disent les jeunes). Calogéro est sorti du bois au tout début des années 2000, fort de sa formation pointue de bassiste (gaucher, comme Paul Mac Cartney), mais, à mon sens trop orienté variétoche type Pascal Obispo (avec qui il partageait cette interprétation vocale haut perchée) ou Zazie. Et puis, j’ai l’impression qu’au fil des ans, il a recentré ses chansons sur une ambiance plus rock, avec des textes bien (mieux) écrits, qui m’ont davantage convaincu. Quelques exemples :
« Le portrait » (2014) / Chanson super belle mais super triste sur un enfant qui a perdu sa maman et qui tente d’entretenir le lien sentimental et symbolique avec elle (33 millions de vues !) / C’est très touchant :
« Je joue de la musique » (2017) / Là on est clairement dans un hommage rock aux bienfaits des instruments électriques (même si on revient toujours à la question des puristes qui demandent ce qu’est réellement le rock – pour eux, pas Calogéro c’est sûr) / Clip ambiance chiadée noir et blanc (30 millions de vues), dans un garage désaffecté (habile référence punk), esthétique mêlant le je m’en-foutisme et une grande rigueur – mais c’est efficace :
« 1987 » (2018) / Très chouette morceau nostalgique et très bien fait sur les étapes qui jalonnent nos vies. Ici, retour sur cette année 1987 – je m’y revois, jeune adulte, comme si c’était hier, avec des mots (les références télévisuelles – 7sur7 ou musicales – « I want your sex » – de l’époque) mais aussi les sons, et notamment ces boucles au synthétiseur, marque de fabrique de la période (et le clip joue sur l’esthétique nostalgique en simulant/proposant en plus des images d’archives).
En fait, il s’agit en quelque sorte d’une chanson sur une des fonctions des chansons : mettre des repères dans le temps pour qu’on s’y retrouve. On se dit ainsi souvent que « tel événement a eu lieu en telle année, j’en suis sûr.e et certain.e, car à cette époque j’écoutais telle chanson ». Ici, finalement, 1987 constitue aussi une démarche que chacun.e peut transposer à l’échelle de sa propre existence et il le dit bien en fin de chanson « Tu l’auras à ton tour ton 1987 » :
Dernièrement, Calogéro vient de sortir cette chanson, extraite de l’album « Centre-ville », « C’était mieux après » (2022) / J’aime beaucoup ce titre car il surprend en prenant le contre-pied de l’expression « c’était mieux avant ». Il réfère aux choses compliquées qu’on n’ose faire mais qui prennent une saveur magnifique une fois qu’on est passé à l’acte. Bon, je trouve que Calogéro souffle un peu trop quand il chante, mais je dois avoir un problème de perception à ce niveau-là :
Bon week-end à tous et à toutes.