Février - Semaine 4
Les chansons de Ludovic Gourvennec
Février - Semaine 4 :
De quels sujets la chanson s’empare-t-elle ou a-t-elle le droit de s’emparer ? Tous les thèmes sont-ils abordables ou sont-ils abordés ? Si l’on y réfléchit bien, la grande majorité des chansons traite, directement ou indirectement, de l’amour. Des statistiques existent-elles ? Je ne les ai pas, mais la proportion doit être énorme. Il y a ensuite le domaine social ou sociologique (type « Les vacances au bord de la mer » de Michel Jonasz (1975) ou « Foule sentimentale » (1993) d’Alain Souchon), à la limite du descriptif et de l’engagé. Et enfin, la chanson qui semble prendre position (« L’homme pressé » de Noir Désir en 1996 ou « Jeunesse lève-toi » de Saez en 2007, par exemple).
Pour mettre en perspective cette problématique qui articule société, engagement et sujets traitables dans les chansons, je vous propose cette semaine quelques chansons du groupe Mustang, fondé il y a une dizaine d’années.
Après de nombreuses écoutes, j’adore vraiment la rythmique pop/rock et les arrangements de ce premier morceau. Je trouve également le texte très intéressant – et pour tout dire assez moderniste ou très contemporain, donc original car le thème est peu abordé d’ordinaire : déliquescence du couple, misère sociale, utilisation des minima sociaux pour vivre (donc ici boire), beaux souvenirs d’une vie qui s’est effritée… Ce sont des thématiques vraiment dramatiques qui sont rarement traitées dans la chanson et je trouve donc un mérite indéniable à ce morceau. Ajoutons que le clip est vraiment bien fait.
« Pôle emploi : gueule de bois » (2021) :
Pour faire un pont avec le passé, ce morceau me fait un peu penser à la chanson très nostalgique « Ce lundi-là » (1975) de Michel Delpech (qui est, cela semble d’ailleurs assez méconnu, un grand chanteur des thèmes sociétaux des années 70), justement sur le sens à donner à son existence quand le quotidien devient trop glauque, que le passé idéalisé a disparu et que l’avenir semble sombre. Il y a toutefois chez Delpech une forme de résilience (par le départ) qui n’existe pas chez Mustang. Et puis il porte quand même une veste à paillettes au top !
« Ce lundi-là » (1975) :
Voici une seconde chanson de Mustang, dont le texte aborde des aspects philosophiques (être honnête conduit-il nécessairement à l’équilibre et au bonheur ?). Le clip mérite aussi le détour pour plusieurs raisons : il s’agit d’un dessin genre un peu en direct de l’artiste David Simonetta dont nous découvrons la création progressive (je trouve la version finale très belle) ; les incrustations textuelles sont aussi intéressantes par le fait que, en parallèle aux traductions de paroles habituelles ou aux incrustations type karaoké, elles commentent en plus ponctuellement le déroulement du clip.
« Loyal et honnête » (2021) :
Pour plus de renseignements biographiques sur les artistes, parfois ironiques, voici cette chanson et son clip : « Fils de machin » (2021) :
Bon week-end à tous et à toutes.