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Les chansons de Ludovic - Miki

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !

Ludovic Gourvennec

Ludovic Gourvennec est professeur de français langue maternelle, seconde et étrangère, formateur et conseiller pédagogique. Titulaire d’une thèse de doctorat consacrée à l’utilisation de la chanson en classe et publiée chez Hachette (Paroles et musiques, le français par la chanson), il adore cette chanson d’hier et d’aujourd’hui, en parler, en jouer, la faire vivre en classe, la faire découvrir dans le monde, cette chanson diverse qu’on écoute, qu’on reprend, qu’on découvre et qu’on partage en héritage.

Ludovic Gourvennec

Attention : talent explosif et gros coup de cœur de 2025 ! Miki (Mikaela Helena Duplay) est une artiste franco-coréenne originaire de Nice, qui aime toucher à beaucoup d’arts, dont la chanson et l’image, qui constitue une partie intégrante de son œuvre sonore (elle réalise ses propres clips). Ses chansons (catégorisées dans « l’hyperpop », genre nouveau que j’ai un peu de mal à cerner) apportent vraiment une fraicheur spontanée à la scène actuelle, une fluidité liée sans doute à cette capacité de dire les choses simplement et parfois avec une crudité des paroles, un peu sans filtre. Spontanéité vraiment rafraichissante, avec sa voix un peu cassée, comme si chaque chanson était une forme de mise en situation ponctuelle dont le contexte va conduire à une sorte de production directe, presque naïve donc géniale (voir le fameux « J’ai les cuisses qui se touchent parfois »). Ajoutons les ambiances électro des arrangements sur son EP de 2025 « Graou » (qui, selon elle, est une sorte de cri pour évacuer le bad ou la frustration), développé en un premier album, Industry plant (2025). 

« Dis quand reviendras-tu » (2021) : si elle se révèle en 2024, je l’ai en fait découverte en 2021 lors de cette très belle collaboration avec Thomas Guerlet sur une reprise très réussie et électro de cette incroyable chanson de Barbara (1962). 

« Echec et mat » (2025) : morceau au refrain entraînant avec des couplets plutôt slamés, dans un clip vraiment improbable réalisé devant un restaurant Buffalo grill (« J’aurais vraiment tout fait », dit-elle à juste titre).

« Cartoon sex » (2025) : chanson à nouveau très spontanée, ancrée dans le présent et les préoccupations quotidiennes (« Je kiffe pas les filles qui kiffent pas les filles »), avec un clip là aussi décalé (sorte d’autoportrait vidéo à la place du passager en voiture). Notons la référence Me Too aux abus sexuels. 

« jtm encore » (2025) : voici une chanson vraiment hallucinante dans sa forme, le thème (l’obsession amoureuse et la très grande difficulté à oublier un amour) étant littéralement incarnée par la mise en musique et la diction saccadées. Performance artistique remarquable, comme presque réalisée dans sa chambre. 

« Scorpion ascendant scorpion » (2025) : morceau dans lequel elle intègre du texte en coréen, sa langue maternelle. Paroles émancipatrices. « A moi la vie que je veux ». 

« Particule » (2025) : en live à la télé, chanson de l’album. 

Basique, l’émission :

J’ai vu Miki en concert deux fois en 2025 et on sent qu’elle souhaite expérimenter des terrains variés, de l’électro au rock plus intense, ce qui démontre une forme d’éclectisme et un souci d’évoluer. Talent à suivre !