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Les chansons de Ludovic - Helena

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !
Ludovic Gourvennec

Je suis professeur de français et j'ai effectué l'essentiel de ma carrière à l'étranger. Je suis actuellement en poste dans le réseau des Écoles européennes. J'ai soutenu une thèse de doctorat consacrée à la chanson.

Pour vous aider à exploiter mes chansons en classe, n'hésitez pas à feuilleter mon article tiré de la revue de l'Association belge des professeurs de français "Vivre le français" : "Classe de FLE : 20 activités pour exploiter une chanson"

Ludovic Gourvennec

Héléna est une très jeune chanteuse belge qui a été révélée par l’émission Star Academy, l’année ou Pierre Garnier l’a emporté. Mais cet échec en demi-finales s’est transformé en succès pour Héléna qui a déclenché les passions et a effectué très vite une tournée dans de très grosses salles, avant de sortir son premier album, Hélé (connaître le succès puis sortir un album n’est pas nécessairement le processus habituel). On sent évidemment une certaine fraicheur dans ses chansons, la jeunesse donnant des ailes, mais également la volonté d’aborder des thèmes pas nécessairement consensuels ou faciles, comme le montrent les extraits ci-dessous. La chanson semble, pour elle, un espace créatif joyeux mais aussi un enjeu de réflexion sur des sujets de société, ce qui n’est finalement pas si courant.

« Summer body » (2024) : quand le diktat du corps idéal devient le thème d’une chanson qui dit qu’il faut s’assumer et rejeter les codes socioculturels et physiques du corps prétendument parfait. C’est vraiment original et le ton apaisé de la chanson renforce l’efficacité du propos. Le clip est très chouette, présentant de nombreux portraits de femmes radieuses.

« Mauvais garçon » (2024) : morceau féministe également très réussi sur l’aliénation dans le couple, plombé par un pervers narcissique, et la dépendance (ainsi que le harcèlement moral qui va avec) dont il est difficile de s’extirper (« Mais moi, je reste, dis-moi pourquoi je reste, avec mauvais garçon »). Le texte est vraiment très juste sur l’ambivalence entre la conscience du trauma subi et l’impossibilité de s’en sortir. Et le rythme, la mélodie et les arrangements sont vraiment convaincants. La chanson semble avoir donné lieu à la création d’une sorte de logo (avec des doigts croisés – dont un du milieu :)) qui apparaît au début et à la fin du clip.

Le télé acoustique très réussi : 

« Gentil garçon » (2025) :  chanson inverse de la précédente qui présente un partenaire imparfait mais fort désirable, doux, et qui déconstruit ainsi le profil machiste et patriarcal dominant.