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Les chansons de Ludovic - Deportivo

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !
Ludovic Gourvennec

Je suis professeur de français et j'ai effectué l'essentiel de ma carrière à l'étranger. Je suis actuellement en poste dans le réseau des Écoles européennes. J'ai soutenu une thèse de doctorat consacrée à la chanson.

Pour vous aider à exploiter mes chansons en classe, n'hésitez pas à feuilleter mon article tiré de la revue de l'Association belge des professeurs de français "Vivre le français" : "Classe de FLE : 20 activités pour exploiter une chanson"

Ludovic Gourvennec

On connaît le génial groupe Deportivo depuis son surgissement rock en 2004 et son énergie est réconfortante. Chansons assez courtes, comme des coups de poing énergiques, textes très bien écrits (et chantés) par Jérôme Coudanne, à la plume et à la fibre poétique, arrangements tantôt rock électrique, tantôt ambiance acoustique, c’est un groupe d’aujourd’hui qui opère une transition intelligente et générationnelle avec les années 90. Sans toutefois avoir eu suffisamment la reconnaissance et le succès important qu’ils méritent amplement. Le groupe a ainsi fait aujourd’hui le choix de s’autoproduire pour gagner en indépendance, et cette démarche difficile de s’affranchir des structures du circuit officiel est remarquable. Ecoutez-les, allez les voir sur scène, ils sont excellents ! Voici quelques chansons représentatives de leur belle œuvre.

« 1000 moi-même » (2004) : un exemple énergique de leur premier album très réussi (Parmi eux), avec un texte poétique magnifique sur les tortures intérieures et l’énergie rock et mélodieuse à la fois. Clip décalé avec le groupe qui se produit dans un bal du dimanche.

« Ivres et débutants » (2011) : extrait de l’album produit par Gaëtan Roussel. Les textes contiennent toujours ces angoisses existentielles (« Nous sommes tous plus ou moins hantés, mon garçon, par ce qu’il nous reste à faire / Nous sommes tous plus ou moins pris par le temps ») compensées par des rythmes et orchestrations à la fois lancinants et entraînants.

« Domino » (2013) : le morceau (vraiment) magnifique (et, selon moi définitivement parfait), aux arrangements magiques (et au clip étonnant).

On pourrait aussi mentionner une superbe reprise tonique (2012) avec les Louise Attaque d’une des plus belles chansons d’Alain Souchon. « La vie ne vaut rien » (2001) :

Ils ont sorti en 2025 un album que je trouve très réussi, sorte de synthèse aboutie et très mature de leurs albums précédents (avec cette distance aujourd’hui un peu plus assagie). On est sur du très haut niveau !

« (L)ego » (2025) : grande réussite de cet album, entre rock et pop avec cette ligne mélodique de petits cris vocaux. Et ce titre magnifiquement psychanalytique, c’est la chanson du manque d’estime de soi, objet à reconquérir. Clip très réussi, dans cette veine surréaliste surprenante.

« Reptile » (2025) : le rock est toujours vivant en live !

« J’aurais dû t’en parler » (2025) : chanson géniale sur la difficulté à vivre, sur le soutien à apporter, sur les regrets aussi et on sent une certaine nostalgie ou mélancolie.

Deportivo est vraiment un groupe taillé pour la scène. Il faut assister à un de leurs concerts qui voient s’enchaîner rock pur et acoustique tendre dans des chansons souvent très courtes, des pogos à l’ancienne qui se développent dans l’assistance, des spectateurs qui montent sur scène pour faire le tour des artistes avant de se lancer dans le public… Deportivo était en concert au Botanique de Bruxelles en avril 2025 (en vacances, en Bretagne, je me suis senti obligé de faire l’aller-retour en Belgique pour y assister). C’est toujours aussi chouette de les revoir et de constater qu’ils restent aussi sympas et abordables.