Avec son nom à vrai dire assez énigmatique, presque poétique, Zaho de Sagazan, originaire de Saint-Nazaire et issue d’une famille où les enfants sont des artistes, a débarqué en 2023 et son ascension sensationnelle a eu peu d’équivalent ces dernières années. Après une résidence fructueuse aux Transmusicales de Rennes (ce qui est très bon signe en termes d’avenir), elle a été propulsée en haut des hits avec son bel album La symphonie des éclairs. Elle a surpris tout le monde en surgissant ainsi et il faut reconnaître qu’on a affaire à une artiste vraiment originale, avec une diction tantôt normale, tantôt prononcée à l’ancienne avec certains « r » roulés, parfois encore rapide comme Aznavour, parfois murmurée comme Barbara. Ses chansons apportent une nouveauté touchante dans un mix de musique électronique et de chanson française (aux textes pas toujours joyeux). Dans la lignée artistique d’un Stromae (les textes, la diction, les arrangements) et forte d’une personnalité qu’on sent à la fois discrète et affirmée (elle n’hésite pas à s’engager sur des sujets internationaux ou sociétaux), elle a contaminé l’année 2024, par son succès croissant concrétisé par 4 Victoires de la musique et, surtout, par sa participation à la cérémonie de clôture des JO de Paris 2024 en reprenant une chanson d’Edith Piaf, Sous le ciel de Paris. Voici quelques beaux morceaux de son répertoire (elle a également effectué en 2025 une tournée avec une très émouvante version symphonique de son album).
« La symphonie des éclairs » (2023) : magnifique chanson en forme d’autobiographie qui explique pourquoi, alors enfant, elle s’est lancée dans la chanson, les failles personnelles devenant des atouts à partager (« je ferai danser les gens au rythme de mes pleurs »). Le jeu de l’énonciation et du dédoublement (passage du « je » du refrain au « elle » des couplets) est subtilement réalisé. / Il existe deux clips différents mais chacun d’eux est réussi.

