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Les chansons de Ludovic - Vendredi sur mer

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !
Ludovic Gourvennec

Je suis professeur de français et j'ai effectué l'essentiel de ma carrière à l'étranger. Je suis actuellement en poste dans le réseau des Écoles européennes. J'ai soutenu une thèse de doctorat consacrée à la chanson.

Pour vous aider à exploiter mes chansons en classe, n'hésitez pas à feuilleter mon article tiré de la revue de l'Association belge des professeurs de français "Vivre le français" : "Classe de FLE : 20 activités pour exploiter une chanson"

Ludovic Gourvennec

Une tendance actuelle de la chanson française/francophone est de faire appel à des sons un peu vintage qui nous replongent dans les méandres des années 80. Il y aurait beaucoup d’exemples pour mettre en évidence ce principe mais une bonne illustration en est la Suissesse Charline Mignot, alias Vendredi sur mer, qui, en plus d’avoir choisi un nom charmant qui donne envie d’aller voir les grandes marées au bord de l’océan, propose une pop sucrée et mélodieuse que je trouve très agréable à écouter. Ses textes sont vraiment bien écrits, avec une aspiration poétique, très souvent aux accents offensifs contre le diktat masculin, parfois énigmatiques pour permettre la latitude de l’interprétation, et avec des mélodies bien composées et des arrangements électro toujours bienvenus. Voici plusieurs chansons.

« La femme à la peau bleue » (2019) : la chanson qui la révèle, avec des paroles étranges et une ambiance assez énigmatique, poétique, pour cette chronique de fin de soirée, érotique.

« Chewing-gum » (2019) : chanson super, comme un morceau de chlorophylle au creux des oreilles, avec un refrain à la scansion habile et fragmentée (« Dans ces moments-là je / Dans ces moments-là je ne sais pas »).

« Larme à gauche » (2019) : chanson hyper moderne, féministe, au refrain d’actualité. « Elle fait pleurer les garçons ».

« Le lac » (2022) : ambiance électro, au texte à l’esthétique presque romantique (on n’ira peut-être pas jusqu’à citer Lamartine, mais…), le lac étant le refuge face aux errances du couple et de la vie.

« Arrêter le temps » (2025) : le piano exceptionnel de Sofiane Pamart vient accompagner ce merveilleux morceau au texte si intense. C’est une magnifique chanson.

« Malabar Princess » (2025) : l’aspiration à la nature reste forte dans son œuvre.

Je l’ai vue en concert au Botanique de Bruxelles en mai 2025 et elle a confirmé sur scène ses prédispositions positives du studio. Concert réussi, assez pop et électro en même temps, devant un public belge connaissant visiblement très bien ses morceaux.