Cette chronique fait la part belle à la chanson française, mais je n’oublie évidemment jamais qu’il faudrait plutôt parler de chanson francophone, car les artistes chantant en langue française produisent partout dans le monde, et ce depuis longtemps, et de belle manière.
Focus aujourd’hui sur l’Afrique et sur un artiste emblématique, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, qui depuis de nombreuses années s’engage, via la chanson et des démarches individuelles, pour des causes diverses : éveil des consciences, productions de spectacles en Afrique, développement de l’éducation, critique de la corruption, avènement de la démocratie, dénonciation du néo-colonialisme, amélioration des conditions de vie en Afrique, etc. Sur un rythme reggae, cela va sans dire, et dans la langue dialectale africaine, évidemment, le cas échéant.
« Plus rien ne m’étonne » (2004) : s’il ne fallait retenir qu’un morceau de cet artiste, ce serait cet hymne emblématique, lancinant, implacable, extraordinaire, qui dénonce la façon dont les états coloniaux ont arbitrairement découpé les géographies africaines, au mépris des ethnies, des cultures et des écosystèmes locaux, et qui met l’accent sur les accords politiques cyniques qui régissent la géopolitique. « Ils ont partagé Africa sans nous consulter / Ils s’étonnent que nous soyons désunis ».