NEWSLETTER

Les chansons de Ludovic - Tiken Jah Fakoly

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !
Ludovic Gourvennec

Je suis professeur de français et j'ai effectué l'essentiel de ma carrière à l'étranger. Je suis actuellement en poste dans le réseau des Écoles européennes. J'ai soutenu une thèse de doctorat consacrée à la chanson.

Pour vous aider à exploiter mes chansons en classe, n'hésitez pas à feuilleter mon article tiré de la revue de l'Association belge des professeurs de français "Vivre le français" : "Classe de FLE : 20 activités pour exploiter une chanson"

Ludovic Gourvennec

Cette chronique fait la part belle à la chanson française, mais je n’oublie évidemment jamais qu’il faudrait plutôt parler de chanson francophone, car les artistes chantant en langue française produisent partout dans le monde, et ce depuis longtemps, et de belle manière.

Focus aujourd’hui sur l’Afrique et sur un artiste emblématique, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, qui depuis de nombreuses années s’engage, via la chanson et des démarches individuelles, pour des causes diverses : éveil des consciences, productions de spectacles en Afrique, développement de l’éducation, critique de la corruption, avènement de la démocratie, dénonciation du néo-colonialisme, amélioration des conditions de vie en Afrique, etc. Sur un rythme reggae, cela va sans dire, et dans la langue dialectale africaine, évidemment, le cas échéant.

« Plus rien ne m’étonne » (2004) : s’il ne fallait retenir qu’un morceau de cet artiste, ce serait cet hymne emblématique, lancinant, implacable, extraordinaire, qui dénonce la façon dont les états coloniaux ont arbitrairement découpé les géographies africaines, au mépris des ethnies, des cultures et des écosystèmes locaux, et qui met l’accent sur les accords politiques cyniques qui régissent la géopolitique. « Ils ont partagé Africa sans nous consulter / Ils s’étonnent que nous soyons désunis ».

« Le pays va mal » (2017) avec de beaux chœurs féminins.

« Religion » (2022) : un discours en anglais marqué par une forme de sagesse (mêlant foi, social, politique) qui définit d’ailleurs l'image de TJF dans le clip : « Religion should be cool, religion can be crazy ».

« Enfant de la rue » (2022) avec Grand Corps Malade : supplique très touchante au(x) père(s) des enfants délaissés, abandonnés, interrogation sur le fait d’être né, questionnement sur l’éducation, c’est très beau avec des passages magnifiques de chant en dialecte comme des plaintes.

« Humble African » (2022) : belle chanson en duo avec Icare.