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Les chansons de Ludovic - Odezenne

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !

Ludovic Gourvennec

Ludovic Gourvennec est professeur de français langue maternelle, seconde et étrangère, formateur et conseiller pédagogique. Titulaire d’une thèse de doctorat consacrée à l’utilisation de la chanson en classe et publiée chez Hachette (Paroles et musiques, le français par la chanson), il adore cette chanson d’hier et d’aujourd’hui, en parler, en jouer, la faire vivre en classe, la faire découvrir dans le monde, cette chanson diverse qu’on écoute, qu’on reprend, qu’on découvre et qu’on partage en héritage.

Ludovic Gourvennec

Le groupe Odezenne est une formation bordelaise qui suit sa route depuis pas mal d’années avec un public plus que fidèle et des morceaux plus qu’efficaces. C’est un groupe presqu’artisanal, dont on l’impression qu’ils font un peu tout à l’arrache, mais à la production vraiment authentique, à la frontière du rap et de la chanson. Leur singularité tient également au fait que leurs concerts sont quasiment tous complets alors qu’ils sont assez peu programmés à la radio (et encore moins à la télévision). Et leurs concerts envoient vraiment du bois, comme on dit ! Par une sorte de bouche-à-oreille viral, les spectateurs sont là et ils connaissent quasiment tous leurs titres par cœur. Ils sont ancrés dans un cercle artistique de qualité avec lequel ils créent de nombreuses collaborations. 
« Souffle le vent » (2015) : sur leur album Dolziger Straβe (enregistré à Berlin), c’est le morceau assez emblématique de leur répertoire avec cette ligne de clavier électro lancinante reprise en chœur dans leurs concerts, comme ci-dessous avec l’excellent public belge de l’Ancienne Belgique de Bruxelles en 2022, où j’étais. 

« Bleu fuchsia » (2019) : titre qui traite, de façon assez originale dans une chanson, du thème du travail manuel des ouvriers qui se lèvent et travaillent très tôt au marché de Rungis, quotidien répétitif dans des conditions difficiles (« Le ciel est triste, je trie des pommes »). Et ils ont réussi à insérer le terme « transpalette » dans une chanson ! En l’écoutant, je pense souvent au roman A la ligne (2019) de Joseph Ponthus. 

« Hardcore » (2020) : chanson pessimiste sur la difficulté à vivre dans la société et dans le couple en particulier, sur la séparation et les regrets. 

« Mamour » (2021) : chanson assez étonnante à différents points de vue mais notamment par son décalage entre le texte positif (dire ce qu’on aime faire dans la vie et quelles sont les choses, même banales, qui nous apportent du bonheur), les effets de micro (genre autotune mais ++) – ça c’est pour la version studio – et le clip assez dérangeant, film d’animation que je trouve très beau, à l’esthétique moderne et baroque, presque futuriste, mais à l’ambiance très noire, pessimiste en même temps.

« Une danse de mauvais goût » (2021) : belle collaboration avec Mansfield TYA (groupe qui mixe magnifiquement violon et électro), pour cette belle chanson d’amour (voix féminine) aux accents politiques (voix masculine) 
Clip encore assez étrange, dans les perspectives qu’il crée. 

« San Pellegrino » (2022) : l’acteur Pio Marmaï s’incruste dans ce clip illustrant la désillusion liée à une rencontre manquée. 

« Hey Joe » (2025) : qu’y a-t-il après la mort ? Question philosophique ponctuée par le synthétiseur.