Le groupe Dionysos, originaire de Valence (Drôme), est apparu en 1993 et a imposé d’emblée un univers très singulier fait de poésie (en particulier grâce aux textes originaux et un peu surréalistes du chanteur Mathias Malzieu) et d’énergie (les concerts sont toujours d’une intensité folle qui a fait leur réputation). Ses 5 membres, que j’ai la chance de connaître depuis un magnifique projet mené en 2003 à Freiburg-im-Breisgau lorsque j’y enseignais au lycée franco-allemand, sont des gens absolument charmants, sympathiques et humbles, ce qui évidemment ajoute des qualités humaines à celles artistiques.
Le développement de leur œuvre (10 albums au total) s’est également accompagné d’une part d’une trajectoire s’alignant parfois sur les productions romanesques de Mathias Malzieu (par exemple La mécanique du cœur, qui est à la fois un roman et un album, ou le recueil de nouvelles 38 mini-westerns) et, d’autre part, d’une ouverture fertile à toute une liste d’artistes, aux affinités musicales souvent assez proches, avec lesquels ils ont mené de nombreuses collaborations au fil des ans, comme Olivia Ruiz, Cali, Alain Bashung, Emily Loizeau ou même l’ex-footballeur Eric Cantona. Le groupe a sorti fin 2023, pour fêter ses 30 années d’existence, un album de reprises intitulé L’extraordinarium et enregistré à Bruxelles au mythique studio ICP, avec de nombreux invités pour chaque chanson (j’ai par exemple assisté à l’enregistrement de celle avec Emily Loizeau). Dans le nombre important des chansons créées, j’en choisis subjectivement quelques-unes.
« Coccinelle » (1999) : un des premiers morceaux emblématiques du groupe, avec cet univers presque dadaïste (« Je ne sais pas conduire, pas même un cerf-volant » - cerveau lent ?), le rythme rock et ce clip en forme d’animation.

