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Les chansons de Ludovic - Barbara Carlotti

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !
Ludovic Gourvennec

Je suis professeur de français et j'ai effectué l'essentiel de ma carrière à l'étranger. Je suis actuellement en poste dans le réseau des Écoles européennes. J'ai soutenu une thèse de doctorat consacrée à la chanson.

Pour vous aider à exploiter mes chansons en classe, n'hésitez pas à feuilleter mon article tiré de la revue de l'Association belge des professeurs de français "Vivre le français" : "Classe de FLE : 20 activités pour exploiter une chanson"

Ludovic Gourvennec

Barbara Carlotti est une artiste remarquable mais un peu à part dans la scène hexagonale. En dehors des circuits people, elle mène depuis 2004 sa petite barque avec sa voix si particulière et juste, limpide et fragile, très souvent ancrée dans l’évocation de sa terre natale, la Corse (un de ses albums est intitulé « Corse, île d’amour »). Créatrice assez éclectique (nouvelles, courts métrages, émissions de radio, etc.), on la reconnaît pour ses chansons aux textes très bien écrits, aux mélodies efficaces, à la sensibilité souvent émouvante et aux arrangement toujours fins et sans bling-bling.

Je l’ai vraiment découverte en fait, sur scène en 2007, au festival rennais Mythos, au moment du concept « Imbécile », créé par Olivier Libaux, sorte de pièce de théâtre musicale, regroupant sur scène, dans sa version initiale JP Nataf (chanteur des Innocents), Philippe Katerine, Barbara Carlotti et Héléna Noguerra (la sœur de Lio) – il y aura des variantes de casting par la suite.

« Le petit succès » (2007) : elle y interprétait cette chanson qui relatait les problèmes de rivalité, de pouvoir, et d’infidélité dans le couple, selon une perspective féminine pertinente et assez subtile. 

« Voir les étoiles tomber » (2018) : sur le bel album Magnétique, superbe chanson dont le refrain dit tout « J’ai toujours aimé danser dans les chemins de traverse / Le temps est mon allié il n’y a rien que je regrette. »

« Un bateau qui passe » (2020) : Belle chanson tirée d’un album consacré à la Corse, mais presque intemporel, magnétique, finalement universel, avec une belle ligne mélodique et des arrangements très propres et efficaces.

« Le retour » (2020) : il n’y pas de clip pour cette merveilleuse chanson qui dit tout de l’attachement aux aïeux, aux racines « dans ce vieux cimetière », après l’exil, des regrets d’être parti.e, du soulagement ambigu voire douloureux du retour. C’est vraiment magnifique.

« La ballade de chez Tao » (2021) : belle collaboration avec Izia (fille de Jacques Higelin) sur ce morceau historique de son père (1982), scène de vie ancienne en Corse, en partie à Calvi, avec des arrangements électro bienvenus. Cela nous dit, une fois de plus, que les générations récentes s’approprient les « vieilles » chansons, dans un contexte cohérent de sens : la Corse pour Barbara Carlotti, son papa pour Izia Higelin

« Chéris ton futur » (2025) : sur le nouvel album (qui a intégré une résidence à la villa Médicis de Rome et une collaboration avec Philippe Katerine), on trouve cette chouette chanson (en texte parlé, slamé) qui articule, dans un premier temps, le constat implacable de la mort présente au quotidien puis, dans un second temps, l’amour comme antidote et force de vie. Le tout avec des arrangements nouveaux mais très efficaces.